15 Mars 2008 - Baptême du F.I.S.H.
15 Mars 2008
Happening
Première manif des pêcheurs récréatifs contre la surpêche du bar en hiver et son exploitation par la grande distribution.
Notre but était de distribuer des tracts devant le super U d’Auray afin d’informer la clientèle sur les risques de la surexploitation de la ressource.
Pas de violence, une action d’information et d’éducation simple et sans prétention autre que de faire entendre la voix des pêcheurs mécontents de l’inaction de nos Fédés et aussi des pouvoirs publics.
L’inaction des FD... pas vraiment à vrai dire, car les coups de téléphone et les pressions amicales furent nombreuses afin de faire stopper l’affaire.
Nous les avions prévenu, mais aucune réponse officielle de leur part.
Nous prenons acte pour l’avenir.
Après un rassemblement devant le magasin ALRE de Vannes, nous sommes avertis par les RG de la présence de 80 pros devant le Super U.
Tant pis, on y va !
Sur place : 50 gendarmes, 80 pros.
Tout ça pour nous ? Hallucinant !
Les gendarmes, nous empêchent de passer, pour éviter tout incident, mais quelques-uns d’entre nous arrivent à se fondre dans la masse des clients du samedi. Le reste de la troupe se repliant non loin.
L’accueil des pros et le dialogue qui s’en suit est à l’image de cette profession.
Rien de concret, si ce n’est l’interdiction formelle de distribuer les tracts.
Cependant, la surprise de leur part fut grande quand ils apprirent que nous pêchions en no kill !
En effet, si nous avons une vue partielle de ce métier, certainement coupable de quelques raccourcis regrettables, leur vision de la pêche de loisir est tout aussi tronquée !
Et ils furent bien embarrassés devant la presse quand tout le monde s’aperçut que leur argument de “pêcheurs plaisanciers viandard” ne tenait pas debout !
Le “dialogue” se poursuivra tant bien que mal pendant une heure, et se termine enfin quand les pros entre eux finissent par se prendre le bec entre eux !
Nous tenons donc à remercier ces pros qui ont donné à notre action une publicité inespérée.
Leur mobilisation contre une poignée de “motivés” prouve une chose : ils veulent absolument faire taire tout discours divergent et argumenté.
Pourtant nous ne cherchons pas la confrontation directe.
Bien au contraire, nous souhaitons continuer le dialogue entamé avec les ligneurs de la “pointe de Bretagne”, le 14 mars à Plouhinec.
Ils connaissent les ravages des pélagiques, le manque d’écoute et la mauvaise foi de l’IFREMER...
Ils vivent au quotidien la disparition du bar dans la plus grande indifférence.
Et tout comme eux, nous sommes pour :
- une TLC augmentée pour la plaisance, ainsi que pour les pros (mais de manière progressive),
- une fermeture du 1er février au 15 mars,
- la lutte contre le braconnage.
La première pierre est posée (nous préférons dire lancée) : l’hiver prochain, le massacre continuera avec un gasoil en dessous du prix du marché.
Comptez sur le FISH et l’APSB pour que cela ne passe pas inaperçu !
Statistiques
Car quand on parle de la ressource et du bar en particulier, on a assez rapidement l’impression de tomber sur un os ou plutôt sur l’omerta.
Quels sont les chiffres en criée ?
Bien difficile de les connaître avec exactitude, à moins de bénéficier de quelques relations discrètes et efficaces.
Les obtenir est déjà une première victoire en soit.
Mais à leur lecture détaillée, on finirait presque à regretter de les avoir.
L’étendue de la pêche sur les frayères de bars est telle, que cela se transforme en massacre lors de la période fatidique du 1er février au 15 mars.
Pendant ces 6 semaines, on assiste à une curée de la part la part des pélagiques de la Turballe, de St Gilles, des Sables ou encore d’Oléron (et là comme par hasard ils ne sont pas en grève).
Les autres ports y participant aussi, mais on constate la part prédominante des ports sus cités.
Prenons pour exemple la semaine du 25 février au 1er mars. En une seule semaine, pas moins de 193 tonnes sont passées en criée.
Il faut savoir que 20% des captures passent hors criée .On peut donc estimer que 230 à 245 tonnes ont été capturées pour cette seule semaine !
Lors des deux semaines précédentes ,le total atteignait pas moins de 500 tonnes !
Des tonnages effrayants qui ne font que confirmer l’augmentation de l’effort de pêche dénoncé par les “ligneurs de la pointe de Bretagne”.
La majorité des débarques est réalisée par les pélagiques qui trouvent là une reconversion à la disparition de l’anchois... ce qui est bien la finalité de la “pêche durable” façon pélagique : quand il n’y a plus de poissons, on trouvera bien d’autres espèces à matraquer... tant que ça dure, c’est que ç’est durable ! CQFD !!!”
Il y a fort à parier que le mal est fait, malgré les cris d’alarmes des ligneurs et autre CBE.
Le malaise grandit quand on s’attarde sur la taille des captures.
Mais où sont passés les gros bars ?
Environs 200t débarqués et les 3/4 des bars sont des poissons de moins de 50cm….
Le constat est le même chez les ligneurs qui voient régresser d’année en année les beaux géniteurs, garants de la pérennité de l’espèce (même conclusion sur le lieu jaune de leur part).
Pourtant, si nous écoutons le discours de M. Morizur de l’ IFREMER, tout va bien... .
On peut tout au plus noter une mauvaise exploitation de la ressource bar, mais les stocks peuvent encore encaisser les coups de chaluts hivernaux.
Discours relayé avec force par la presse régionale bretonne ou du grand ouest, toujours aux petits soins pour ces marins et ceux qui ont la gentillesse de proposer un discours consensuel.
Entre les ligneurs et l’IFREMER, il y a comme un fossé qu’aucune discussion avec Mr Morizur ne semble pouvoir combler, tant ses certitudes sur la ressource laisse le champ libre aux pélagiques. Malgré quelques accords avec les bolincheurs, les ligneurs sont bien seuls pour défendre notre cher labrax .Et ils ne pourront rien contre l’arrivée de nouveaux bateaux sur zone l’hiver prochain…
